Une tragédie sanitaire secoue la ville de Saint-Quentin, dans le nord de la France, où une fillette de 12 ans est décédée et sept autres enfants ont été hospitalisés à la suite d’une épidémie sévère d’intoxication alimentaire. Les autorités sanitaires régionales et nationales sont mobilisées pour identifier la source de cette contamination, qui a débuté entre le 12 et le 18 juin 2025. Ce drame met en lumière les risques liés aux infections bactériennes alimentaires, notamment celles causées par la bactérie Escherichia coli (E. coli).
Un bilan inquiétant : huit enfants touchés, un décès
Depuis le 12 juin, huit enfants âgés de 1 à 12 ans, résidant dans et autour de Saint-Quentin (région Hauts-de-France), ont présenté des symptômes graves d’intoxication alimentaire, notamment des diarrhées sanglantes. Parmi eux, cinq ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication rare mais potentiellement mortelle qui provoque une insuffisance rénale aiguë. C’est ce syndrome qui a causé le décès de la fillette de 12 ans, selon les autorités sanitaires.
Les sept autres enfants sont hospitalisés et suivis de près. Trois d’entre eux présentent également un SHU. Les symptômes ont conduit à des admissions urgentes à l’hôpital de Saint-Quentin, où les équipes médicales se battent pour stabiliser les jeunes patients.
Une source encore inconnue, enquête en cours
Fermeture de deux boucheries suspectes
Les investigations menées par les services de santé publique et les autorités locales ont conduit à la fermeture temporaire de deux boucheries à Saint-Quentin. Ces établissements sont soupçonnés d’être liés à la contamination, car tous les enfants malades ont consommé des produits carnés provenant de ces commerces avant l’apparition des symptômes.
Des prélèvements de viande, marinades et épices ont été saisis pour analyses en laboratoire. Les résultats, attendus en début de semaine prochaine, devraient permettre de confirmer ou d’écarter la responsabilité de ces boucheries.
Absence de lien entre les enfants
Un élément préoccupant est que les enfants touchés ne semblent pas avoir mangé ensemble ni fréquenté les mêmes lieux. Les familles ont indiqué avoir acheté leurs aliments dans des endroits différents, compliquant la traçabilité de la contamination.
Par ailleurs, les analyses ont exclu toute contamination de l’eau potable locale, qui est considérée comme sûre.
Recherche du germe responsable
Les autorités sanitaires réalisent des tests biologiques approfondis pour identifier la souche bactérienne exacte impliquée. Le SHU est souvent associé à des infections par certaines souches d’E. coli productrices de toxines Shiga, qui peuvent provoquer des intoxications alimentaires graves.
Mesures et recommandations des autorités
Face à cette situation alarmante, les autorités sanitaires régionales des Hauts-de-France ont lancé un appel à la vigilance auprès des parents et du grand public. Elles recommandent notamment :
- Une hygiène rigoureuse des mains, surtout avant la préparation et la consommation des aliments.
- Un lavage minutieux des fruits et légumes.
- Une cuisson complète des viandes, en particulier celles consommées crues ou peu cuites.
- Une séparation stricte entre aliments crus et cuits pour éviter toute contamination croisée.
Ces mesures visent à limiter la propagation de la bactérie et à protéger les populations vulnérables, notamment les enfants.
Réactions et contexte
Impact sur la filière alimentaire locale
La fermeture des deux boucheries a suscité une grande inquiétude dans la communauté locale, tant auprès des commerçants que des consommateurs. Les autorités ont assuré qu’une enquête approfondie est en cours pour garantir la sécurité alimentaire et prévenir de nouveaux cas.
Statistiques nationales
Chaque année, en France, entre 100 et 165 enfants développent un SHU lié à des infections alimentaires. Cette épidémie représente donc un cluster exceptionnellement sévère, qui interroge sur les contrôles sanitaires et la gestion des chaînes d’approvisionnement en produits carnés.
Appel à la prudence
Les experts médicaux rappellent que si la plupart des infections à E. coli sont bénignes, certaines souches toxigènes peuvent entraîner des complications graves, en particulier chez les enfants et les personnes fragiles. La vigilance et le respect des règles d’hygiène alimentaire restent les meilleurs moyens de prévention.
En résumé, l’épidémie d’intoxication alimentaire dans le nord de la France a provoqué un décès tragique et plusieurs hospitalisations graves chez des enfants. Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations pour identifier la source précise de la contamination, avec la fermeture temporaire de deux boucheries suspectes. Dans l’attente des résultats, la population est invitée à adopter des pratiques alimentaires strictes pour éviter toute nouvelle contamination.
Cet événement souligne l’importance cruciale de la sécurité alimentaire et du contrôle sanitaire dans la chaîne d’approvisionnement, particulièrement en période estivale où la consommation de produits frais et grillés augmente.