Le 17 avril 2025, environ 200 journalistes français ont organisé un die-in à Paris et Marseille pour protester contre les meurtres de journalistes palestiniens à Gaza et exprimer leur solidarité avec leurs collègues de la région. L’événement visait à attirer l’attention sur la violence subie par les journalistes sur le terrain et à revendiquer un meilleur accès à Gaza pour la couverture médiatique.
Un Die-In Symbolique
À Paris, les journalistes ont revêtu des gilets de presse tachés de rouge symbolisant le sang, et se sont allongés sur les marches de l’Opéra Bastille, pendant que les noms des journalistes tués depuis le début de la guerre en octobre 2023 étaient lus à haute voix. Les participants tenaient des pancartes avec des photos des journalistes tués, accompagnées du slogan : “Gaza : des visages, pas seulement des chiffres.”
Un hommage similaire a eu lieu à Marseille, où environ 160 personnes ont participé à la lecture des noms des victimes, suivi d’une minute de silence.
Appel à la Solidarité et à l’Accès à Gaza
L’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) a soutenu l’événement, soulignant le devoir des journalistes d’exprimer leur solidarité envers leurs collègues palestiniens et de continuer à exiger l’accès à Gaza pour les journalistes internationaux. Dans une déclaration, RSF a affirmé que l’objectif était de protéger et de soutenir les journalistes palestiniens, qui font preuve d’un courage exceptionnel en documentant la tragédie de Gaza.
Une Participation Solide
Des journalistes de plusieurs médias prestigieux ont pris part à cette manifestation, y compris l’AFP, Radio France, Mediapart, Arte, et BFM TV, ainsi que des journalistes indépendants. Des organisations de journalistes, telles que la Fédération Européenne des Journalistes et la Fédération Internationale des Journalistes, ont également soutenu la protestation.
Le Contexte de la Guerre et la Censure
Depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza, près de 200 journalistes palestiniens ont été tués, selon des groupes de défense de la liberté de la presse comme RSF et le Comité pour la Protection des Journalistes. Les journalistes étrangers ont été empêchés de couvrir la situation sur le terrain à Gaza, sauf lors de visites strictement encadrées par l’armée israélienne.
Réactions des Journalistes
À Paris, Celia Gueuti, journaliste pour Radio France, a exprimé la frustration de nombreux journalistes de couleur face à l’omerta médiatique concernant Gaza. Selon elle, parler de Gaza était devenu tabou dans certaines rédactions françaises, où l’on accusait les journalistes d’être plus activistes que journalistes lorsqu’ils abordaient ce sujet. Elle a salué le fait que désormais, ses collègues blancs prennent également position sur la question.
Honorer les Victimes et Appel à la Fin de la Censure
Un communiqué publié par les organisateurs avant la manifestation a également rendu hommage à quatre journalistes israéliens tués lors de l’attaque dirigée par le Hamas le 7 octobre 2023, ainsi qu’à neuf journalistes libanais et un journaliste syrien tués dans des frappes israéliennes. Cependant, le communiqué précise que la situation urgente reste à Gaza, où l’armée israélienne tente d’imposer un blackout médiatique pour réduire les témoignages sur les crimes de guerre présumés de ses troupes.
Conclusion
Les manifestations de Paris et Marseille ont mis en lumière les défis auxquels font face les journalistes dans des zones de guerre et ont appelé à une action concrète pour garantir la liberté de la presse et l’accès à l’information à Gaza. Ces événements soulignent l’importance de soutenir les journalistes qui risquent leur vie pour documenter la vérité dans des contextes de conflit.