Le dimanche 11 mai 2025, la France a exprimé son soutien aux appels visant à réexaminer l’accord de coopération entre l’Union européenne et Israël en raison du blocus humanitaire qui touche Gaza.
Les Pays-Bas ont lancé un appel urgent pour la révision de l’accord d’association entre l’UE et Israël. En réponse, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que cette demande était légitime et a invité la Commission européenne à l’examiner. “C’est une demande légitime, et j’invite la Commission européenne à l’examiner”, a déclaré Barrot lors de son intervention sur la chaîne France Info.
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Les Relations UE-Israël Basées sur les Droits de l’Homme et les Principes Démocratiques
Jean-Noël Barrot a rappelé que les relations entre l’Union européenne et Israël étaient fondées sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques. Lorsqu’on lui a demandé si la France était en faveur de la remise en question de l’accord avec Israël, Barrot a répondu : “Voyons ce qu’analyse la Commission européenne quant au respect par Israël de l’Article 2 de cet accord.”
Il a insisté sur la situation humanitaire catastrophique à Gaza, soulignant la nécessité de nommer la réalité en face. “Je crois que nous devons mettre les mots sur la réalité”, a-t-il déclaré. “La réalité, c’est que les Palestiniens à Gaza sont en train de mourir de faim, ils ont soif, ils manquent de tout, et que la bande de Gaza est aujourd’hui au bord du chaos et de la famine”, a ajouté le ministre français.
L’Incompréhension face à l’Attitude du Gouvernement Israélien
Jean-Noël Barrot a poursuivi en affirmant que tout le monde était bien conscient de cette situation tragique. Il a qualifié l’attitude du gouvernement israélien d’ “incompréhensible”. “Et c’est en nous exprimant que nous pourrons, sans aucun doute, espérer influencer la position israélienne”, a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la prise de position publique pour tenter de faire évoluer la situation.
Les Divisions au Sein de l’Union Européenne
Cette déclaration intervient après que la chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, ait indiqué que Bruxelles avait proposé à Israël de l’aide pour distribuer de l’aide humanitaire à Gaza. L’UE, composée de 27 pays, est divisée quant à sa manière d’aborder la situation en Israël et la guerre à Gaza. L’Espagne et l’Irlande, par exemple, avaient appelé l’UE à suspendre son accord d’association avec Israël en raison des abus présumés commis à Gaza. Ces appels ont été formulés l’année dernière, soulignant les tensions croissantes au sein du bloc européen concernant la manière de gérer la crise de Gaza.
La France face à la Crise Humanitaire de Gaza
L’appel à réexaminer l’accord avec Israël met en lumière les préoccupations croissantes de la France vis-à-vis de la crise humanitaire à Gaza. En soutenant la demande des Pays-Bas, la France espère exercer une pression sur Israël pour qu’il respecte les engagements pris en vertu de l’accord d’association et pour qu’il permette un accès humanitaire adéquat aux populations palestiniennes en détresse.
L’UE est confrontée à des dilemmes difficiles sur la façon de gérer ses relations avec Israël, tout en répondant aux préoccupations humanitaires croissantes au sujet de Gaza. Le soutien de la France à la révision de l’accord d’association marque un tournant dans la politique européenne vis-à-vis de l’État hébreu, avec des appels de plus en plus forts pour que l’UE prenne une position plus ferme face à la situation humanitaire et aux allégations de violations des droits de l’homme dans la région.