Ce vendredi 25 juillet 2025 à Istanbul se tiendra une nouvelle session des négociations nucléaires entre l’Iran et les puissances européennes, à savoir le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, collectivement appelées l’E3. Cette reprise intervient dans un contexte délicat, marqué par les frappes américaines et israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes en juin dernier, qui ont aggravé les tensions. Les Européens menacent d’activer le mécanisme de « snapback », réimposant des sanctions via l’ONU si l’Iran persiste dans ses activités nucléaires jugées excessives. Ces discussions seront donc un test crucial pour l’avenir du Plan d’action global conjoint (JCPOA) et la stabilité régionale.
Un contexte international tendu
Des frappes qui ont bouleversé le dialogue
La dernière phase des négociations avait été suspendue après les frappes menées par Israël le 13 juin 2025, suivies neuf jours plus tard d’attaques aériennes américaines sur des sites nucléaires iraniens. Ces actions ont causé la mort de plus d’un millier de personnes côté iranien, dont plusieurs scientifiques et militaires clés, et ont entraîné une coupure quasi totale de la coopération entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Un climat de défiance s’installe désormais, fragilisant les efforts diplomatiques précédemment entamés.
La menace du mécanisme de « snapback »
Face à cette escalade, les puissances européennes ont averti qu’elles pourraient, si aucun progrès n’est réalisé d’ici fin août, réactiver les sanctions via le mécanisme de « snapback », prévu par l’accord nucléaire de 2015. Ce dispositif automatique, activé en cas de non-respect des engagements, rétablirait les sanctions internationales levées en 2016, étendant fortement la pression sur l’Iran.
Un représentant allemand a souligné : « Nous ferons usage du snapback si nécessaire pour garantir qu’Iran respecte ses obligations. » Ce rappel renforce l’enjeu politique de ces pourparlers à Istanbul.
Les positions des protagonistes
Iran : une ligne ferme sur son programme nucléaire
L’Iran maintient que son programme nucléaire a exclusivement des fins civiles et refuse de revenir en arrière sur son enrichissement d’uranium, considérant cette activité comme essentielle à son autonomie énergétique. Abbas Araghchi, négociateur iranien, a déclaré récemment : « L’Union européenne et les pays européens doivent abandonner leurs anciennes politiques de menace, notamment le snapback, qui n’a aucune base morale ni juridique. »
Les Européens : vers un compromis diplomatique
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne demeurent engagés à trouver une solution diplomatique durable, insistant sur la nécessité d’une coopération renforcée avec l’AIEA et une limitation des activités nucléaires iraniennes au strict nécessaire civil. Leur objectif est d’éviter un nouvel embrasement régional qui aurait des conséquences globales.
Russie et Chine, alliés stratégiques
Avant la réunion à Istanbul, Téhéran s’est concerté avec Moscou et Pékin, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU également parties à l’accord JCPOA. Ces discussions visent à coordonner la riposte iranienne face aux pressions internationales et à préparer une position unifiée au cours des négociations.
Enjeux cruciaux des négociations à Istanbul
Le rétablissement de la confiance et du contrôle international
Les Européens souhaitent rouvrir l’accès des inspecteurs de l’AIEA aux installations nucléaires iraniennes, fermées depuis juin, afin d’assurer une transparence maximale. Ce point est considéré comme un préalable indispensable pour toute avancée.
Réduire l’enrichissement de l’uranium
L’Iran a porté son enrichissement à des niveaux proches de ceux nécessaires pour une arme nucléaire. Les négociations devront aborder des compromis sur le rythme et la quantité d’enrichissement, afin de prévenir tout développement militaire, tout en respectant les exigences iraniennes en matière d’énergie.
Réactions internationales et perspectives
Les attentes d’une communauté internationale inquiète
Les États européens expriment un consensus autour de la nécessité d’éviter la prolifération nucléaire et l’escalade militaire. La réussite ou l’échec des négociations d’Istanbul auront des répercussions directes sur la sécurité du Moyen-Orient et la diplomatie multilatérale.
Un processus à haut risque
L’absence de dialogue avec les États-Unis, principal acteur historique du JCPOA, complique la donne, à laquelle s’ajoutent les tensions actuelles résultant des frappes militaires. La population iranienne, fragile économiquement sous l’effet des sanctions, demeure une variable sensible dans cet équilibre.
Un tournant décisif pour le programme nucléaire iranien
La séance de négociations prévue ce vendredi à Istanbul représente un moment pivot pour le futur du dossier nucléaire iranien. Face aux pressions européennes et mondiales, l’Iran paraît déterminé à défendre ses intérêts énergétiques, tout en évitant une confrontation majeure. La communauté internationale espère que ces échanges ouvriront la voie à un compromis équilibré, permettant de sécuriser la région et de rétablir la confiance des institutions internationales. Le monde attend avec attention les résultats de cette rencontre qui pourrait soit désamorcer une crise majeure, soit précipiter une nouvelle phase de tensions géopolitiques.