Depuis plusieurs mois, la situation humanitaire à Gaza se dégrade dramatiquement sous l’effet de l’offensive militaire israélienne et d’un blocus strict sur les aides humanitaires. Face à cette crise, les gouvernements du Royaume-Uni, de la France et du Canada ont lancé un avertissement solennel à Israël : s’il ne met pas fin à ses opérations militaires et ne lève pas le blocus sur l’aide humanitaire, des mesures concrètes, notamment des sanctions ciblées, seront envisagées.
Une crise humanitaire sans précédent à Gaza
Des chiffres alarmants sur les victimes et les blessés
Depuis le début du conflit en octobre 2023, les frappes israéliennes ont causé la mort de plus de 53 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants. Certains bilans font état de près de 61 700 morts, incluant des personnes portées disparues sous les décombres. Plus de 121 000 Palestiniens ont également été blessés au cours de ces affrontements.
Un blocus qui aggrave la famine et la pénurie
Depuis le 2 mars 2025, Israël impose un blocus quasi-total sur Gaza, limitant sévèrement l’entrée de nourriture, de carburant et de médicaments, afin de faire pression sur le Hamas pour la libération des otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Cette politique a conduit à une situation qualifiée de famine imminente par les experts internationaux, avec des pénuries critiques de ressources vitales.
Les réactions fermes du Royaume-Uni, de la France et du Canada
Une déclaration conjointe dénonçant l’offensive et le blocus
Le 19 mai 2025, les dirigeants des trois pays ont publié une déclaration commune condamnant « l’offensive militaire renouvelée d’Israël à Gaza » et le maintien du blocus humanitaire. Ils qualifient ces actions d’« éhontées » et « totalement disproportionnées », soulignant qu’elles pourraient constituer des violations du droit international humanitaire.
Un ultimatum assorti de menaces de sanctions
Les trois États ont averti qu’ils « ne resteront pas les bras croisés » face à cette situation et ont menacé de prendre « des mesures concrètes », notamment des sanctions ciblées, si Israël ne met pas un terme à ses opérations militaires et ne facilite pas la livraison complète de l’aide humanitaire. Ils ont également condamné l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, qualifiée d’illégale, et ont promis des sanctions en cas de poursuite de ces activités.
Appel à la coopération avec l’ONU et à un cessez-le-feu
La déclaration insiste sur la nécessité pour Israël de collaborer avec les Nations unies afin d’assurer une distribution efficace et conforme aux principes humanitaires. Par ailleurs, les trois pays soutiennent les efforts de médiation menés par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte pour parvenir à un cessez-le-feu durable.
Exigence de la libération des otages
Ils ont également appelé le Hamas à libérer immédiatement les otages encore détenus depuis octobre 2023, soulignant que la paix et la sécurité dans la région passent par cette condition.
Contexte et enjeux internationaux
Une pression internationale croissante
La déclaration des trois pays s’inscrit dans un mouvement plus large de 22 nations demandant à Israël de permettre un accès total à l’aide humanitaire dans Gaza. L’ONU a qualifié la quantité d’aide autorisée par Israël récemment de « goutte d’eau dans l’océan », insuffisante face aux besoins urgents.
La position d’Israël et la situation sur le terrain
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment affirmé son intention de prendre le contrôle total de Gaza et a encouragé une émigration volontaire des Palestiniens, une proposition rejetée par les autorités palestiniennes. Pendant ce temps, les bombardements israéliens se sont intensifiés, causant la mort d’au moins 70 Palestiniens en moins de 24 heures le 19 mai 2025.
Des journalistes et travailleurs humanitaires ciblés
Depuis le début du conflit, plus de 200 journalistes ont été tués à Gaza, ainsi que de nombreux travailleurs humanitaires et personnels médicaux, ce qui complique encore davantage l’accès à l’information et aux secours.
Cette prise de position ferme du Royaume-Uni, de la France et du Canada marque un tournant dans la pression diplomatique exercée sur Israël. Elle souligne la gravité de la crise humanitaire à Gaza et le risque d’une escalade régionale si aucune solution politique n’est rapidement trouvée. Les prochains jours seront cruciaux pour observer si Israël répond à cet ultimatum ou si les tensions continueront de s’aggraver, avec des conséquences dramatiques pour la population civile de Gaza.